Hyperactivité

Un nombre majeur de consultations pour les enfants concernent maintenant « l’hyperactivité ». Ces demandes sont fréquentes, que ce soit dans les institutions (CMP, CMPP,…) ou en libéral. Dans de nombreux cas, un diagnostic de Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans hyperactivité est posé. Et essentiellement, un traitement médicamenteux (Ritaline, Concerta, Quasymp,…) est posé.

Mais trop souvent, le diagnostic est posé et le médicament prescrit sans données suffisantes. L’hyperactivité, c’est globalement le fait de bouger beaucoup, voire trop. Mais un diagnostic et un traitement ne doivent pas être systématiques quand on parle d’hyperactivité ! Celle-ci peut avoir des origines très diverses, notamment sur le plan affectif, scolaire, familial…

Le TDA – Trouble Déficitaire de l’Attention avec/sans hyperactivité

Le TDA, avec ou sans hyperactivité, est en revanche un trouble réel, d’origine développementale. La définition exacte du trouble évolue mais actuellement, elle est incomplète et insatisfaisante. Sans entrer dans les détails, on peut retenir que le TDA se caractérise par :

  • Des difficultés de concentration importantes qui se marquent à la maison et à l’école
  • Une difficulté à ne pas réfléchir et agir de manière impulsive
  • Une régulation émotionnelle insuffisante par rapport au contexte
  • Souvent, une agitation motrice importante voire majeure

Le site de TDAH-France fournit de nombreuses informations sur le TDA.

Ces difficultés sont persistantes et relèvent d’un trouble développemental, elles ne sont pas mieux expliquées par une autre cause. Au-delà de cette définition très courte, les enfants concernés rencontrent souvent des problèmes relationnels et d’apprentissage. les relations parents-enfants sont également affectées par le TDA.

Première difficulté : le diagnostic

Le diagnostic du TDA n’est pas simple. Un entretien ne suffit pas et souvent, plusieurs consultations spécialisées sont nécessaires. Celles-ci sont INCONTOURNABLES pour une bonne raison : d’autres difficultés sont à exclure avant de poser le diagnostic (problèmes affectifs, autre problème d’apprentissage,…). Encore trop souvent, un diagnostic + une prescription sont soumis aux parents après des consultations trop courtes et trop peu nombreuses.

L’évaluation neuropsychologique fait souvent partie de ces consultations spécialisées, y compris dans le cas où le diagnostic est valide. En effet, mieux connaître le profil d’apprentissage est indispensable pour déterminer les bonnes pistes d’adaptation à l’école et au domicile. « Problèmes de concentration » ne suffit pas pour aider.

Seconde difficulté : la prise en charge

Souvent, et notamment en institution, les enfants qui ont un diagnostic valide sont pris en charge en orthophonie et sur le plan psychologique, ou encore en psychomotricité. Ces prises en charge sont indispensables… Mais insuffisantes. Si le TDA entraîne souvent des difficultés scolaires et affectives, aider sur ces plans ne suffit pas.

Des aides spécifiques au niveau neuropsychologique sont souvent voire systématiquement pertinentes. Cela commence par mieux comprendre le fonctionnement de l’enfant dans les apprentissages et à la maison. Les consultations permettent également de mettre en place des guidances parentales, afin de soutenir et d’orienter le fonctionnement familial, souvent conflictuel. Enfin, des aides peuvent être fournies à l’enfant lui-même, pour développer l’utilisation de nouvelles stratégies d’apprentissages.

Le traitement médicamenteux ne suffit donc JAMAIS ! Sur le plan scolaire, il peut être un allié précieux. Mais à nouveau, d’autres choses sont nécessaires. Les enfants TDA sont des élèves à besoins particuliers, et de nombreuses adaptations peuvent être proposées dans le milieu de la classe. Les consultations neuropsychologiques sont notamment orientées vers cet objectif.